Promenade romantique au Château du Saussay

Vue arrière du Château du Saussay
Entrée du Château du Saussay

Lors des Journées du Patrimoine 2019, j’ai franchi le seuil du Château du Saussay, situé dans la commune de Ballancourt-sur-Essonne, à une quarantaine de kilomètres au sud de Paris. Ce lieu privé, chargé d’histoire et théâtre de nombreux tournages de films, est un pur ravissement. Il peut se visiter jusqu’à fin septembre.

Inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques le 19 janvier 1951, le Château du Saussay constitue un ensemble rare de deux châteaux du XVIIIe siècle se faisant face à l’entrée d’un parc romantique entouré d’eau. Son nom fait référence aux saules qui poussaient abondamment sur ces terres humides et dont il reste quelques spécimens impressionnants.

Saule dans le parc du Château du Saussay

Du Moyen-Age à nos jours

Bâti sur les ruines d’un grand manoir féodal, brûlé et ravagé en 1592 par les Espagnols, le château fut reconstruit entre 1604 et 1622 en style Louis XIII. En 1753, un pavillon identique fut édifié en face de celui qui existait déjà. Le bâtiment d’entrée et le pont-levis furent abattus juste avant la Révolution, laissant place à deux élégants pavillons.

Aile gauche du Château du Saussay

Le château appartenait alors à Jean-Baptiste de Bragelogne, dont la famille fut rendue célèbre par Alexandre Dumas. Jean-Baptiste de Canclaux, gendre du Vicomte de Bragelogne, puis sa fille, épouse du Général de Colbert, en furent ensuite propriétaires. Il restera dans la famille Colbert jusqu’en 1909.

Il est depuis 1911 propriété de la famille de Bourbon Busset. L’académicien Jacques de Bourbon Busset y vécut jusqu’à sa mort en 2001. Y habitent aujourd’hui ses enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants.

Un intérieur fidèle au passé

Intérieur du Château du Saussay

À l’intérieur, les pièces de réception évoquent les vies des personnages illustres qui l’occupèrent. Tableaux, livres, objets admirablement bien conservés témoignent du riche passé du château.

J’ai pu notamment y admirer une magnifique bibliothèque Colbert et visiter une jolie petite chapelle. Malheureusement, en ces temps de coronavirus, il n’est pas possible d’entrer dans ces lieux. Seuls les extérieurs sont actuellement ouverts au public.

Un parc enchanteur

Parc du Château de Saussay

Au XIXe siècle, le courant romantique a conduit à la constitution d’un jardin à l’anglaise avant d’être redessiné au XXe siècle par le paysagiste Auguste Duchêne. Le parc combine ainsi les caractéristiques des jardins à l’anglaise et à la française. S’étirant en pente douce jusqu’à la rivière Essonne, il est doté de belles perspectives et de plusieurs plans d’eau.

Des tournages en série

Aile du Château du Saussay

De nombreux réalisateurs ont posé leurs caméras dans ce cadre sublime. Parmi les films historiques qui y ont été tournés, citons les plus célèbres : Les liaisons dangereuses avec Michelle Pfeiffer et John Malkowitch, Rimbaud Verlaine avec Leonardo Di Caprio, Le Rouge et le Noir avec Carole Bouquet, Balzac et Le Comte de Monte Cristo avec Gérard Depardieu, L’Empereur de Paris avec Vincent Cassel. Le château a également servi ce décor à plusieurs séries telles que Le Bazar de la charité avec Josiane Balasko et Nicolas Le Floch.

Informations pratiques

Entrée du Château du Saussay

Visite Individuelle

Ouvert au public tous les dimanches et jours fériés de 14 h à 18 h, et tous les jours du 1er dimanche de septembre jusqu’au 30 septembre de 14h à 18 h.

Tarifs :

  • Château et parc tarif plein : 7 euros
  • Château et parc tarif réduit (chômeurs, handicapés, étudiants, enfants de 12 à 17 ans et détenteurs de la carte famille nombreuse) : 6 euros
  • Parc seul : 4,50 euros
  • Gratuit pour les enfants en dessous de 12 ans 

Visite en groupe

Pour un minimum 20 personnes, tous les jours sur rendez vous : 01 64 93 28 05. 

Domaine de Méréville : un patrimoine d’exception au sud de l’Essonne

Domaine de Méréville

Lors de mes balades essonniennes, j’ai découvert ce lieu bien caché, presque secret, situé à quelques kilomètres au sud d’Etampes et ouvert au public depuis 2018. Un véritable havre de paix où la nature préservée et savamment entretenue offre un spectacle grandiose.

Parc de Méréville

Classé au titre des monuments historiques en 1977, le Domaine de Méréville est la propriété du Conseil Départemental de l’Essonne depuis décembre 2000. Il constitue le dernier exemple de jardin pittoresque conçu à la fin du XVIIIe siècle. En 2019, il a obtenu le label national « Jardin remarquable ». Sa marraine n’est autre que Catherine Deneuve !

Le château Renaissance

Château de Méréville

Commençons notre promenade par le château qui a fière allure. Petite déception, il est impossible de le visiter tant son intérieur est délabré et son accès dangereux. Sa restauration, non encore envisagée, nécessiterait des travaux colossaux ainsi que des fonds très importants.

Constitué d’un corps principal rectangulaire en pierre de taille blanche, il s’élève sur trois niveaux. S’ajoutent à chaque angle des tours, témoignage de l’ancien manoir fortifié. Le bâtiment est couvert d’ardoise , des chéneaux en zinc ceinturent le toit, un faîtage domine les tours.

Au sommet de la façade occidentale, un fronton triangulaire est installé, entre le premier et deuxième étage court une corniche. Deux ailes furent ajoutées dans les prolongements Nord et Sud. Elles sont couvertes d’une mansarde. Le rez-de-chaussée accueille entre autres une antichambre, un salon et une salle à manger.

De multiples propriétaires

Vue sur le château de Méréville

A l’origine, un manoir, construit au XVIe siècle et en partie en ruine, fut acheté en 1688 et reconstruit par Pierre Delpech, marquis de Méréville en 1709 et conseiller du roi. L’un de ses fils, Jean Delpech, fit aménager le château dans le style Renaissance. À l’ouest du parc, une allée d’honneur plantée menant à la cour principale fut aménagée et à l’arrière fut ajouté un jardin à la française jusqu’au cours de la Juine, qui faisait alors office de canal.

En 1784, le financier Jean-Joseph de Laborde acquit le Domaine pour en faire sa résidence de campagne puis pour y vivre de façon permanente. Il décida d’agrandir le château et de redessiner les jardins. Le château fut réaménagé et décoré par les plus grands artistes de l’époque : les architectes Jean-Benoît-Vincent Barré et François-Joseph Bélanger, l’ébéniste Jean-François Leleu, le sculpteur Augustin Pajou, le peintre Claude Joseph Vernet.

En 1794, tout bascula : le tribunal révolutionnaire condamna le marquis qui fut guillotiné. Sa veuve, Rosalie-Claire de Nettine y séjourna encore quelques temps et y maria son fils, Alexandre de Laborde en 1805, en présence d’artistes et d’hommes d’Etat, dont François-René de Chateaubriand. Elle vendit ensuite le domaine à monsieur d’Espagnac qui le vida de ses richesses.

En 1824, le comte de Saint-Roman, nouveau propriétaire, ajouta des fabriques dont « la ferme suisse ». Le domaine passa ensuite de main en main, perdant de sa magnificence, notamment lors du passage de monsieur Carpentier qui dilapida les oeuvres du parc et fit abattre de nombreux arbres.

A la fin du XXe siècle, il est la propriété du fonds de pension japonais Sport Chinko qui projetait d’y implanter un hôtel de luxe et un golf. Une association, présidée par François d’Ormesson, milita alors pour la sauvegarde du site.

Enfin, le 4 décembre 2000, le Conseil général de l’Essonne, aidé du ministère de la Culture, acheta la totalité du domaine pour cinq millions de francs et entreprit de le restaurer.

Un jardin extraordinaire

Pont en bois du parc de Méréville

C’est principalement le parc, aux multiples contrastes, qui a retenu toute mon attention. Il en émane un calme et une grande sérénité. La balade fléchée de quelques kilomètres en pleine nature (compter deux bonnes heures de marche) mérite vraiment le détour.

Du jardin à la française de la fin du XVIIIe siècle, le marquis de Laborde n’a rien conservé. Il le fit rémanénager en jardin à l’anglaise par François-Joseph Bélanger puis Hubert Robert, maître en la matière. Les jardins réguliers et potagers en terrasse qui entouraient le château ont été entièrement remodelés pour créer des scènes de collines ondoyantes et de vertes vallées. Les allées rectilignes ont été effacées au profit de petits chemins sinueux et ornés de calades. Les côteaux abrupts du plateau, qui constituent un décor naturel en amphithéâtre tout autour du jardin, ont été dotés de grottes et d’enrochements.

Cascade au parc de Méréville


La Juine, rivière tranquille qui coulait en droite ligne au fond du jardin, a été détournée pour créer îles, méandres et lacs. Des cascades sont venues ponctuer les cours d’eau pour ajouter des effets sonores aux splendeurs du jardin.

Allée du parc de Méréville

Aux antipodes de la nature domptée et domestiquée des jardins à la française, le parc se veut sauvage et sublime.

INFORMATIONS PRATIQUES

Domaine ouvert gratuitement au public, du 30 mai au 1er novembre 2020, les samedis, dimanches et jours fériés.

De 9 h à 18 h (mai, septembre, octobre et 1er novembre)

De 9 h à 20 h (juin, juillet et août)

Accès : Rue Voltaire, 91660 Le Mérévillois.

Visites guidées payantes possibles

Inscriptions et renseignements auprès de l’Office de tourisme du Mérévillois :

01 69 78 36 87

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