Blog à part : « On fait des fautes mais on s’soigne »

Podcast

Originaire de Nantes, Frédéric vit à Madrid depuis 1992. Après avoir travaillé en France, en radio et dans le minitel, il est parti rouler sa bosse en Espagne, dans l’univers du marketing informatique, de la vente de tatouages anti-vol pour ordinateurs portables, du bartering* publicitaire, des contenus pour mobiles, de la musique en streaming…  La liste est longue ! Aujourd’hui, Frédéric propose un podcast très utile : « On fait des fautes, mais on s’soigne ». Il y présente avec humour des règles d’orthographe, de grammaire… à consommer sans modération, à raison d’« uncomprimeparjour ».

Famille devant un ordi

Quelles sont les (bonnes) raisons qui vous ont poussé à créer « uncompriméparjour.com » ?

J’avais décidé d’arrêter mon podcast précédent, « La voix des sillons » (www.lavoixdessillons.com), un recueil de chroniques musicales sur des groupes ou des chanteurs de toutes les époques et tous les genres. Après 18 mois et 137 épisodes, j’avais atteint une belle audience, mais il m’était impossible de la monétiser, entre autres pour des questions de droits sur la musique. Comme l’expérience m’avait bien plu, la liberté de raconter à ma façon et avec le ton que je voulais le parcours de ces artistes face à un micro, je voulais absolument poursuivre. Il me fallait une nouvelle direction, ce serait la langue française.

Que proposez-vous aujourd’hui exactement ?

« On fait des fotes fautes, mais on s’soigne » (www.uncomprimeparjour.com) propose, au quotidien depuis un mois, une règle d’orthographe, de grammaire, de syntaxe ou de vocabulaire, pour que chacun essaie d’améliorer son français dans la bonne humeur. Je ne suis ni professeur de français ni encore moins correcteur, mais j’ai toujours essayé de bien écrire (et parler) notre langue. Je fais toujours des fautes, et j’en ferai toujours, j’essaie seulement d’en faire de moins en moins. Je tiens quand même à préciser que chaque comprimé, ou épisode, est validé au préalable par une correctrice professionnelle, garantie 100 % !

D’où vient votre goût pour l’orthographe et notre belle langue française ?

Lorsque j’ai eu fini d’écrire mon livre « Ça arrive à tout le monde », avant de l’envoyer aux maisons d’édition, je l’ai soumis à une correctrice professionnelle, avec la certitude qu’elle n’aurait pratiquement rien à signaler, puisque dans le document Word contenant mon manuscrit, il n’y avait plus aucun mot souligné, ni de bleu ni de rouge. Wazaaaa mais quelle tarte je me suis pris ! Dans le fond, on n’a aucune idée des mille pièges que le français nous tend, c’est une langue exceptionnellement riche et compliquée, même si elle n’en reste pas moins très belle.

Il y a énormément de médiocrité et de fainéantise autour de l’orthographe. Les réseaux sociaux, même LinkedIn, en sont un révélateur et un amplificateur au quotidien. Les gens se cachent trop facilement derrière le « bah, si tout le monde fait des fautes, à quoi bon s’embêter ! » et s’obligent de moins en moins à être vigilant. C’est dommage, la langue, c’est le ciment d’une nation, au-delà de toute autre considération, il est vital de la défendre, de la préserver et de la respecter. Et puis c’est un excellent exercice pour faire fonctionner les méninges.

Comme vous semblez fourmiller d’idées, avez-vous d’autres projets en tête ?

Je vais avoir 60 ans cette année (je n’arrive pas à me faire à cette idée, c’est dingue !). Un âge où, soyons honnêtes, se faire recruter est une gageure. Et d’un autre côté, mes deux dernières aventures en tant qu’entrepreneur ayant été des échecs, j’y regarde à deux fois avant de m’engager sur un nouveau projet. J’ai une piste ou deux, mais aujourd’hui, il est prématuré d’en parler. Et si je semble prendre mon temps, c’est parce que je voulais absolument sortir ce fichu livre et alimenter ces fichus podcasts, qui sont énergivores et chronophages. Mais qu’importe, quelle satisfaction !

Quel regard posez-vous sur l’avenir et la vie en général ?

Je suis très pessimiste. L’ambiance délétère qui est celle de ce monde, fait se recroqueviller les gens sur eux-mêmes. On rejette la faute sur les institutions, nos élus, la science, les Lumières. Nos maux et nos peurs proviennent de ce qu’on ne comprend pas.

L’incendie couve, les populismes sont les nouveaux pyromanes, pendant que les réseaux sociaux attisent les flammes et que les médias embrasent nos consciences à ne relayer que la noirceur de ce monde dans une surenchère toxique.

Alors la France se déchire, trop souvent par paresse intellectuelle : on ne réfléchit plus, on réagit. On manifeste contre tout, par égoïsme, on remplit les rues d’appels à la vindicte, durant ce temps-là, la sauvegarde de la planète, cause universelle s’il en est, fait pratiquement salle vide. Forcément, sauver la vie sur terre, c’est astreignant, et pour préserver notre petit confort de nantis, on est prêt à tuer terre et mer.

Alors oui, je suis très pessimiste.

* Système d’échanges entre un annonceur et une chaîne de radio ou de télévision, portant sur la réalisation d’une émission 

Frédéric Terrien

Frédéric Terrien

Pour que les mots cessent d’être des maux

https://www.uncomprimeparjour.com/

A lire 

« Ça arrive à tout le monde », Editions L’Echelle du Temps

Livre Frédéric Terrien

Un matin, Denis heurte Sophie. Télescopage fortuit, pied écrasé, regard noir, « Désolée » poli, aucun ne s’attarde. Passer à autre chose, comme toujours.

Pourtant elle finit par reconnaître « qu’il m’a bien plu le grand flandrin avec son teint bistre », et regrette qu’il n’ait tenté sa chance comme tant d’autres. De son côté lui est déjà « parti vers l’éther, particule très élémentaire, boson de la félicité, quark de la béatitude, fermion du sourire idiot, lepton du crétin amoureux », et redoute que le souvenir de cette fée ne le hante à jamais.

Et alors tout s’emballe au gré d’une longue suite de hasards à l’issue incertaine. Les routes de ces deux âmes un peu perdues se croiseront-elles ?

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