Directeur du Centre Kram Ngoy (CKN), Im Saroeun a fondé l’association en 1992, avec le soutien de la diaspora cambodgienne et de sympathisants français. Il nous explique pourquoi et comment il fait vivre le CKN dans un contexte parfois difficile.
Ancien maître de conférences en électrotechnique à l’Université de Montpellier, Im Saroeun a souhaité fonder une association pour contribuer au développement de son pays par le transfert de technologie, la formation professionnelle et l’insertion économique.
Former de jeunes Cambodgiens aux métiers techniques
Partant du constat que le Cambodge manquait de techniciens qualifiés (électriciens, mécaniciens…), il a décidé de se consacrer, à partir de 1992, à la création d’un centre de formation qui puisse accueillir de jeunes Cambodgiens, avec ou sans BAC, pour leur permettre d’acquérir des compétences professionnelles reconnues.
Fournir une main d’œuvre qualifiée, s’insérant facilement dans la vie professionnelle locale
Im Saroeun a des convictions profondes qu’il partage avec ses élèves, ses formateurs, ses responsables de centres de formation. « Je crois en la compétence professionnelle, au goût du travail bien fait et à la solidarité entre les jeunes », déclare-t-il.
C’est en 1998 qu’il ouvre le premier centre de formation technique et professionnelle à Phnom Penh. Quelques années plus tard, un deuxième centre de formation voit le jour en à Siem Reap Kantout, à 25 km de la capitale cambodgienne. Ce dernier accueille des jeunes en internat pour une période pouvant aller jusqu’à deux ans. Selon sa volonté, il a été construit par les formateurs et les élèves. Ce centre possède des espaces d’expérimentation de formation, des salles de classe… et produit sa propre électricité.
Nouer des partenariats
Im Saroeun ne s’arrête pas là. Il déploie une grande énergie pour trouver des entreprises locales afin que les élèves accomplissent un stage professionnel pour mettre en pratique ce qu’ils ont appris. Il noue des partenariats variés avec des entreprises étrangères telles que Schneider Electric, EDF… qui apportent un soutien en matériels et en compétences. Grâce à lui, certains élèves ont la chance de venir approfondir leurs connaissances en France, à l’Université de Montpellier où il a gardé de précieux contacts. Il encourage les jeunes femmes à accéder aux métiers techniques, avec le soutien de l’Association d’Aide aux Femmes Khmères.
Des formations professionnelles sont également proposées, à la demande de partenaires. En 2011 par exemple, 400 électriciens ruraux du Cambodge, en contrat avec la Banque Mondiale et l’Autorité d’Electricité du Cambodge, ont été formés. Plus récemment, des personnels du Ministère du Travail sont venus au centre de Phnom Penh pour y bénéficier de cours spécialisés. Le CKN organise aussi des expositions itinérantes, participe à des compétitions internationales où les étudiants sont très souvent récompensés.
Contribuer au développement économique du Cambodge
Depuis sa création, ce sont plus de 2 000 jeunes Cambodgiens qui ont été formés au Centre Kram Ngoy dans des domaines variés : électronique, électricité, énergies renouvelables… Grâce à leur haut niveau de compétences, tous ont trouvé un emploi à l’issue de leurs études, ont monté leur propre entreprise dans le domaine technique ou sont devenus formateurs à leur tour dans l’un des centres de formation.
Cette main d’œuvre qualifiée contribue au développement économique du Cambodge. Elle apporte des améliorations mesurables et concrètes partout où elle intervient, en participant notamment à l’électrification rurale au profit des entrepreneurs et des villageois.
Poursuivre son action
Mais Im Saroeun est en proie parfois à de réelles difficultés, pour se faire connaître, attirer de nouveaux jeunes et disposer des fonds nécessaires à son soutien et à sa croissance. « Il est nécessaire de s’appuyer sur une formation technique et professionnelle solide pour aller progressivement vers des technologies de plus en plus variées, tout en fournissant un travail productif et compétitif ». « Sans aide, nous ne pouvons aborder l’avenir sereinement. Il en va de la pérennité de l’association », conclut-il.
Pour en savoir plus
Si vous souhaitez en savoir plus sur l’association CKN et la soutenir, vous pouvez me laisser un message en commentaire. Je vous renseignerai ou vous mettrai en contact directement avec son directeur.
Le site de l’association est en cours de refonte.