Escale en Afrique de l’Ouest, avec Sylvie qui a exploré la Namibie et nous montre, encore toute éblouie, ses multiples facettes.
Pour me mettre en condition, dès mon arrivée, je fais la connaissance des araignées locales. D’après le propriétaire du lodge où je séjourne, elles seraient nos amies. Elles dorment le jour et se réveillent la nuit pour chasser les insectes malveillants comme les moustiques. Bienvenue au parc national du Waterberg au plateau de roche ocre rouge, réputé pour ses léopards… toutefois jamais faciles à voir !
Etosha, me voilà !
Après un petit-déjeuner copieux, départ vers le nord pour le célèbre parc d’Etosha, l’un des plus grands du monde, aujourd’hui clôturé. Des 4×4 à la queue leu leu attendent leur tour pour entrer. Numéro de passeport et immatriculation sont soigneusement notés. De jolies petites sculptures en bois attirent mon attention. L’artisanat du pays est riche et coloré, un bonheur pour qui aime l’art brut.
Côté est ou côté ouest ?
Les deux bien sûr, mais pour cela il faudra revenir demain car le parc est immense et nécessite plusieurs jours pour apercevoir un maximum d’animaux. Un paysage aride et différents points d’eau augmentent les chances d’observer des rhinocéros, des koudous (grandes antilopes aux cornes tortillées), des oryx appelés ici Gembok, des troupeaux de springboks aux sauts gracieux, des gnous, des éléphants ou des girafes de plus en plus en danger, des chacals ou encore des autruches… Mais pour le lion, je n’entendrais aujourd’hui que ses rugissements.
Des troupeaux de zèbres attirent mon œil de graphiste. On raconte que les moustiques et autres insectes ne piquent jamais les zèbres. Ceci grâce à leur rayures noires et blanches.
Enfin, voici un lion autour d’un point d’eau. Il est d’un côté quand les autres animaux, prudents, sont de l’autre !
Kaokoveld, la région qui porte bien son nom : « terre lointaine » en Herero
Départ pour Opuwo, principale ville du nord où se mélangent les femmes Herero avec leur drôle de coiffe et les Himbas aux seins nus. J’en profite pour faire une halte à la superette. La queue à la caisse est totalement improbable et haute en couleurs entre Herero et Himbas !
Encore 180 km de piste, soit 5h de route, pour arriver à l’Epupa Camp au bord du fleuve Kunene. Pour les plus téméraires, un pont suspendu permet d’accéder à un petit îlot en face du lodge. Les chambres sont en réalité des tentes de safari en toile kaki avec une petite terrasse donnant sur la rivière. Mais où est Robert Redford (Out of Africa) ? Le dîner au bord de l’eau à la lumière des bougies est très romantique.
Les Himbas, peuple de pasteurs… la beauté en prime
Ce matin, je pars avec un guide à la rencontre d’un village Himbas non loin de là. Le protocole est strict : il faut être introduit et demander la permission au chef, de visiter son village. Sauf que, dans la journée, les hommes sont tous partis faire paître le bétail. Alors il faut trouver la femme du chef et faire bonne figure car, si elle dit NON, il n’y aura plus qu’à repartir. Ouf, je suis acceptée !
Les Himbas vouent un véritable culte à la beauté. Ils portent un pagne fait de lamelles de cuir nouées à la taille et sont tous torse nu, hommes comme femmes.
Leurs coiffures marquent leur condition : l’enfant a les cheveux en avant, l’adulte en arrière. Après le mariage, une femme se coiffe de longues tresses enduites d’un mélange de poudre d’hématite et de beurre, se pare de lourds bijoux et d’un gros coquillage. Ce dernier, souvent porté en pendentif, est symbole de fécondité. Encore très ancré dans les traditions ancestrales, les Himbas profitent toutefois aussi du monde moderne avec un téléphone portable bien caché dans leur pagne !
Epupa falls, un paradis verdoyant
Non loin de là grondent les chutes d’Epupa. Une petite grimpette m’amène sur un promontoire : point de vue exceptionnel sur le fleuve. En face, c’est l’Angola.
En redescendant sur la rive, une jeune femme me dit de faire attention car on peut, parfois, faire de mauvaises rencontres… Des alligators pourraient sortir le bout de leur nez. Vrai ou faux, je ne saurai jamais.
Les pétroglyphes de Twyfelfontein
Direction plein sud. Arrêt en plein désert pour la visite du site archéologique de Twyfelfontein, classé au patrimoine de l’UNESCO. J’y découvre quelques beaux pétroglyphes d’animaux. Ce lieu chamanique rocailleux et aride dans la région du Damaraland a malheureusement souffert, sa protection n’étant intervenue qu’en 1986. Il reste heureusement encore de belles gravures.
Changement d’ambiance
Après Uis puis Usakos, la route goudronnée réapparaît. Puis c’est Swakopmund sur le bord de l’Océan Atlantique. Un petit tour sur la jetée, accrochez-vous ça souffle ! La température tombe aussi vite que le soleil. Il est 18h, l’heure de trouver un resto et de s’offrir de délicieuses queues de langouste grillées, spécialité du coin. Je vous recommande « The Tug ».
Toujours plus au sud : Walvis Bay , seul port en eau profonde de Namibie. Il a une importance stratégique pour le pays mais c’est aussi le paradis des oiseaux : flamants roses, pélicans, sternes. J’embarque sur un catamaran pour m’approcher des centaines d’otaries à fourrures qui peuplent une bande de sable au large. Un pélican se pose sur le bastingage et réclame du poisson. Un marin me montre l’élasticité du gosier de l’oiseau : incroyable, il enfonce pratiquement tout son bras !
Sel et sable se mêlent
L’exploitation du sel est très importante dans la région. En prenant une petite piste direction Pelican Point, on peut y voir des montagnes de sel et des marais salants. Mais attention, la piste est bonne au début mais devient vite impraticable sans 4×4.
La route côtière balayée par les vents laisse glisser le sable sur la chaussée. Direction Sesriem et les gigantesques dunes de Sossusvlei ainsi que la célèbre Dead Vlei. Sur la piste, au milieu de nulle part, se dresse un drôle de relais qui s’appelle « Solitaire ». Ce cimetière de vieux engins en tous genres est aussi un petit bar/boulangerie pour se ravitailler. Trop bien !
Ultime étape : le désert du Namib
Après une nuit dans un hôtel en plein désert aux allures de château médiéval, départ pour le parc Namib Naukluft. Dès l’ouverture à 6h30 du matin, la découverte des dunes de sable ocre rouge majestueux et vierges, fierté des namibiens, me ravie. Au petit matin, la lumière est sublime. Du haut de ses 325 mètres, Big daddy, la plus haute dune du parc, offre une vue phénoménale. Mais ça se mérite car il faut grimper sur la crête, mes pas s’enfoncent, mes chaussures se remplissent !
En contrebas, c’est Dead Vlei. Un lac asséché au sol craquelé presque blanc où les arbres morts apportent leur lot de dramaturgie. Incroyable…de quoi craquer toutes ses cartes photo !
Après cette journée magnifique dans la nature, retour à la civilisation dans la capitale Windhoek où je dégusterais, pour mon dernier dîner, un pavé de bubale, succulent pour qui aime la viande. Impossible de goûter le vin namibien, tellement sa production est confidentielle. Seulement trois domaines le produisent. En réalité, ici on boit (et souvent on mange) sud-africain !
A vous de tester toutes les merveilles de ce pays de l’ouest africain.