Témoignage de Barbara, décoratrice d’intérieur, confinée près de Tours. Son quotidien, ses questionnements, ses envies et ses espoirs.
Voilà déjà quatre semaines que nous sommes confinés et nous n’en sommes qu’à la moitié avant de pouvoir reprendre, progressivement, notre vie d’avant. Notre vie d’avant ? Oui, mais sans doute pas tout à fait la même…
Au début, j’étais comme vous, j’ai un peu paniqué à l’idée de devoir rester enfermée chez moi, même si c’était pour mon bien et celui de la collectivité. Outre que mon activité de décoratrice d’intérieure allait en souffrir économiquement (chantiers suspendus, annulation des rendez-vous chez les clients et les fournisseurs, arrêt de la prospection…), j’allais devoir tout d’un coup m’improviser maîtresse d’école, cuisinière à temps plein, animatrice et gestionnaire domestique pour maintenir la maison propre… tout cela sans rien lâcher de ma pratique sportive quotidienne !
M’inspirant des philosophes stoïciens antiques, je me suis alors demandée : « dans ce contexte contraint, qu’est-ce qui dépend de moi et qu’est-ce qui n’en dépend pas ? ». Autrement dit, puisque je n’ai pas le choix, comment puis-je appréhender cette période de manière à en faire une expérience positive ?
La liste de mes envies
En premier lieu, j’ai commencé à écrire toutes les choses que je m’étais promises de réaliser un jour mais que j’avais toujours reportées faute de temps : tri des placards, rangements divers, lectures, travail des abdos, appel de ma famille éloignée, rattrapage de mon retard filmographique, développement de la communication visuelle de mon agence…
J’ai ensuite établi un planning de mes journées, leur donnant une structure similaire mais en intégrant chaque jour l’une des activités susmentionnées. Dès lors, en divisant les journées en tâches répétitives incompressibles et en temps d’ouverture pour l’accomplissement d’activités nouvelles , les jours me sont tout d’un coup parus beaucoup moins longs !
En effet, même si l’on reste chez soi toute la journée, il est important de garder un rythme, des temps fixés par nous-mêmes : horaires des levers et des repas, temps de ménage et autres tâches domestiques, temps de sport, temps pour vos proches, temps de méditation/lecture…
Un rapport bienveillant avec mon corps
La période de confinement semble idéale pour prendre soin de soi et de son corps. Par exemple, commencer sa journée par une séance de sport : à l’extérieur autour de chez soi dans la limite d’une heure si l’on peut, ou bien à l’intérieur, à l’aide des vidéos accessibles gratuitement sur Internet et proposant une large gamme d’exercices physiques ciblés pour tous les niveaux (yoga, pilates, zumba, renforcement musculaire…). Le sport permet de bien démarrer la journée et a un effet positif pour l’image de soi !
Le moment des repas est également important. Le confinement permet de prendre (enfin) le temps de cuisiner, de préparer des plats à base de produits frais, de réaliser des pâtisseries en famille, de savourer chaque bouchée en diversifiant les ingrédients et en s’essayant à de nouvelles saveurs. Un corps bien nourri aura ainsi moins tendance à stocker et à absorber en trop grande quantité.
Les soins corporels peuvent également constituer un rituel-plaisir quotidien : par exemple, les masques pour le visage que l’on peut maintenant laisser poser toute la durée recommandée, les bains aux multiples senteurs, les crèmes et huiles hydratantes dont on peut s’enduire tous les jours, les crèmes pour les mains qui souffrent des lavages fréquents…etc.
Enfin, un bon sommeil réparateur et reconstituant, la nuit bien sûr, mais aussi en journée, s’offrir la petite sieste que l’on ne s’accorde que pendant les vacances… Le confinement est l’occasion de dormir dans la journée sans complexe !
Une opportunité pour mieux préparer l’avenir
La période inédite que nous vivons pourrait s’apparenter à un « arrêt sur image » de notre vie d’avant. Ce temps chamboulé nous permet de nous poser les bonnes questions : est-ce que ma vie telle qu’elle est aujourd’hui me convient ? Travail, couple, famille, accomplissement personnel, tout cela peut être ainsi interrogé à l’aune de nos objectifs et de nos valeurs essentielles. Ce temps de confinement est l’occasion de se projeter dans notre vie d’après.
Etablissons donc des priorités et faisons du tri dans nos relations. La crise sanitaire actuelle nous rappelle à notre condition et nous fait prendre conscience de notre finitude. Plutôt que de s’angoisser à cette perspective, pourquoi ne pas plutôt faire des projets qui nous raccroche à la vie ? Petits projets de jardinage ou grands projets de reconversion professionnelle, qu’importe, car quand l’énergie est là, c’est jour après jour, pas après pas, que l’espoir renaîtra.
“L’essence de la philosophie est qu’un homme devrait vivre de manière à ce que son bonheur dépende aussi peu que possible de causes extérieures”. Épictète