Patrick écrit des bouquins. Seulement voilà, il veut en faire profiter tout le monde et être publié pour que ses écrits ne tombent pas dans l’oubli. Le chemin est parfois semé d’embûches. Trucs et astuces de cet écrivain en herbe.
Trouver un éditeur, être publié… Le rêve. « J’me voyais déjà tout en haut de l’affiche… »
D’abord, écrire
Un livre, il faut l’écrire en premier naturellement. Un roman, pourquoi pas ? Dans ce cas, il me faut une histoire cohérente avec des personnages vraisemblables. Une intrigue aussi, ça serait pas mal. Alors, allons-y, on se lance. Le dictionnaire est à portée de main ? Oui, c’est préférable. L’inspiration est là, les mots viennent facilement, c’est tout bon. Mais mon style fait peut-être un peu scolaire. Il faut trouver une manière originale de tourner mes phrases pour sortir de l’ordinaire, pour laisser mon empreinte. Georges Perec, dans « La
disparition », avait choisi de ne pas utiliser une des lettres de l’alphabet. Je pourrais peut-être faire la même chose en choisissant une autre lettre ? Non, on va trouver autre chose…
Après tout, ne pas avoir de style particulier, c’en est peut-être un. Attention à ne pas se répéter, évitons d’écrire plusieurs fois le même chapitre. Idem côté vocabulaire, varions les mots utilisés. Cela avance correctement. Il me faut au moins cent pages, sinon je reste dans la catégorie « nouvelle » et je veux écrire un roman ! Il faudra que mon dernier chapitre clôture l ‘ouvrage de manière brillante, il faut finir en beauté.
Relire
Bien, maintenant que le bouquin est écrit. Il va falloir trouver un éditeur. Mais avant cela, relire mon texte pour corriger les fautes de frappe, relire et relire encore jusqu’à l’épuisement car il en reste toujours une à traîner quelque part, une satanée faute. Tiens, là justement il manque un « s », corrigeons. Laissons reposer un peu (quelques jours) et relisons encore. OK, ouf ça doit être à peu près bon.
Trouver un éditeur
Maintenant, il faut trouver un éditeur. Mon bouquin est plutôt du style ironique. Je vais en chercher un qui possède une collection « humour ». Lorsqu’un éditeur refuse un manuscrit, sa réponse est toujours la même : « Nous sommes désolés mais votre ouvrage ne rentre dans aucune de nos collections« .
OK, prenons-les au mot et tentons un éditeur qui possède une collection ad hoc. Celui-ci me semble convenir. En plus, il accepte les manuscrits transmis par mail. Cela va m’éviter le fastidieux travail de photocopie et de reliure. En plus, pas de frais postaux. Allons-y, on envoie. Délai de réponse : un mois. On va voir…
Si ça marche, s’ils me proposent un contrat. Il faudra bien vérifier que celui-ci est à compte d’éditeur, c’est-à-dire que la maison d’édition prend en charge tous les frais. Pas de contrat à frais partagés ou je ne sais quoi, non ! J’ai déjà trimé pour écrire le bouquin… C’est à
l’éditeur d’assumer ses responsabilités maintenant. Je ne débourserai pas un centime ! Faudra faire gaffe en lisant le contrat, bien lire toutes les clauses, même si c’est fastidieux.
Un temps variable plus tard, réponse de l’éditeur par courrier postal. « Monsieur, votre manuscrit a été retenu par notre comité de sélection, nous avons le plaisir… ».
Joie, joie, joie !
Etre lu
C’est un éditeur relativement connu. Cela va faciliter le travail de prospection auprès des libraires (pour les séances de dédicaces) et des salons. C’est un avantage aussi côté presse un éditeur connu, ça attire l’attention. Signature du contrat…
Et maintenant, on entre dans la danse : salons, médias, séances dédicaces, on va bien se marrer !
Patrick Méheust, producteur de sourires à Vannes
Dernier ouvrage publié : « Le petit dico enjoué des noms d’oiseau » (Donjon Editions)