Capitale du Cambodge, Phnom Penh est une ville surprenante qu’il faut prendre le temps de visiter. Jadis appelée « Perle de l’Asie », elle en a gardé tous les charmes et tous les trésors, malgré les épisodes tragiques de son histoire. Visite guidée.
Ville grouillante, à la circulation très dense et cacophonique, Phnom Penh mérite un séjour d’au moins 3 jours tant elle regorge de sites remarquables.
Cette capitale est relativement petite et il est très facile de s’y orienter. Les principaux sites culturels, situés près du Mékong, sont accessibles à pied.
Le Palais Royal et la Pagode d’Argent
Le Palais Royal, où réside l’actuel roi Sihamoni, impressionne par ses dimensions et ses dorures. En partie ouvert au public, on peut y visiter la salle du Trône et quelques bâtiments voisins.
Mieux vaut arriver tôt le matin pour éviter la foule et la forte chaleur. Comptez au moins deux heures de visite.
Au sud de la salle du Trône, le Pavillon Napoléon III, offert par ce dernier au roi Norodom 1er en 1876, surprend par sa construction tout en métal.
Un peu plus loin mais toujours dans l’enceinte du Palais Royal se trouve la Pagode d’Argent (ou pagode du Bouddha d’Emeraude) qui doit son nom à son sol, constitué de cinq tonnes d’argent. Le ticket d’entrée pour le Palais Royal inclut cette visite (10 dollars). Le mur qui l’entoure est orné d’une immense et magnifique fresque illustrant l’épopée indienne Ramayana.
Curieusement, la plupart des touristes ne s’attarde pas dans cette deuxième partie. Et c’est tant mieux car l’on peut ainsi profiter de ce lieu extraordinaire au calme.
Le Musée national du Cambodge
Situé non loin du Palais Royal, le Musée national du Cambodge (10 dollars l’entrée) réunit une superbe collection de sculptures khmers. Conçu par l’historien français Georges Groslier et construit entre 1917 et 1920, il est composé de plusieurs bâtiments traditionnels en terre rouge et comporte en son centre un ravissant jardin.
Commencez la visite par la gauche, pour pouvoir remonter le temps, dans le sens chronologique. Vous y découvrirez entre autres une imposante statue de Vishnou à huit bras (VIe siècle – période préangkorienne), des statues de Shiva des IXe, Xe et XIe siècles, une stèle du XIIe siècle de la province d’Oddar Meanchey… mais aussi des poteries et des bronzes, une barge royale en bois…On ne voit pas le temps passer devant tant de splendeurs.
Un conseil : pour éviter le flot de touristes et si vous ne craignez pas trop la chaleur, visitez ce lieu magique en tout début d’après-midi. A partir de 16h, il est envahi.
Le Musée du Génocide et le camp d’exécution de Choeung Ek
Le Musée du Génocide (situé dans un ancien lycée qui fut le plus grand centre de détention et de torture du Cambodge, dénommé le S-21) et le camp d’exécution de Choeung EK (à huit kilomètres environ au sud de Phnom Penh) sont des lieux incontournables à visiter pour comprendre l’histoire du peuple cambodgien et le traumatisme qu’il a subi. Ils rappellent douloureusement la période tragique qu’a traversé ce pays, sous Pol Pot, entre 1975 et 1979. 3 millions d’hommes, de femmes et d’enfants ont perdu la vie.
J’avoue avoir longuement hésité avant de me décider à franchir le pas, tant je redoutais d’être submergée par l’émotion. Ce fut le cas mais, comme me l’ont dit plusieurs Cambodgiens qui ont été témoins de ce génocide : « C’est notre histoire et il ne faut pas passer à côté… ».
Le Marché russe
Sans transition… Surtout ne perdez pas votre temps au Marché de nuit, ouvert à partir de 17h et situé au bord du Mékong. On n’y trouve que des produits en provenance de Chine (absolument rien de local), des vêtements de contrefaçons… Par contre, tout au fond, des stands de street food proposent une cuisine authentique à prix très raisonnable. Par exemple, un excellent plat de nouilles sautées au poulet coûte 1,5 dollar. Les Cambodgiens s’y donnent rendez-vous en fin d’après-midi, en famille ou entre amis. On y rencontre très peu de touristes.
Beaucoup plus pittoresque, le Marché russe, appelé ainsi car il était fréquenté par les expatriés soviétiques dans les années 1980. C’est un marché couvert qui comprend un nombre incalculable de petites allées où il est parfois difficile de se frayer un chemin. Mais c’est une vraie caverne d’Ali Baba ! J’y ai acheté presque tous mes souvenirs et cadeaux : des foulards traditionnels cambodgiens à petits carreaux en coton (krama), de l’encens, un sac rond tressé en osier, des petites boîtes en bambou…
Silk Island
Pour s’évader un peu de la ville dont l’atmosphère est chaude et bruyante, offrez-vous une petite balade à Silk Island, véritable havre de paix. Un tuk tuk vous y emmènera et vous prendrez avec lui un bateau à barge pour accéder à l’île. Comme son nom l’indique, la spécialité de l’île est la fabrication de la soie. La visite (guidée) est un peu touristique mais très intéressante (on y découvre toutes les étapes de réalisation, du cocon au tissage)… et on finit par craquer dans une boutique qui vend les produits réalisés sur place. Saviez-vous qu’il faut compter huit heures de travail pour réaliser 40 cm de tissu en soie ?
Voici pour les incontournables. Mais il reste encore beaucoup à faire et à voir, comme par exemple marcher le long du Mékong ou faire une petite croisière à la tombée de la nuit, découvrir de superbes maisons coloniales (dont beaucoup sont en cours de restauration et qui datent de la présence française), visiter des temples tels que le Vat Ounalom qui est le plus ancien de la ville (1443) et qui est le siège du bouddhisme cambodgien, déambuler dans les rues aux visages souriants, s’offrir un divin massage des pieds assuré par des femmes en difficultés qui participent à un programme de formation professionnelle géré par une ONG, déguster la cuisine locale qui est délicieuse…
Vous l’aurez compris, je suis absolument tombée sous le charme de Phnom Penh !
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